La Bataille de Marrakech, survenue en 1912, est un épisode crucial dans l’histoire du Maroc, marquant un tournant dans la lutte pour le pouvoir et l’établissement de l’autorité centrale. Cet affrontement, qui a opposé les forces du Sultan Moulay Hafid aux tribus rebelles de Marrakech, illustre les tensions internes du pays à l’aube du protectorat français.
Au début du XXe siècle, le Maroc était en proie à une instabilité croissante, exacerbée par des pressions étrangères et des rivalités internes. Le Sultan Moulay Hafid, qui avait accédé au trône en 1908 après avoir destitué son frère Moulay Abd al-Aziz, faisait face à une opposition féroce de la part des tribus de l’Atlas et du Souss, qui refusaient de reconnaître son autorité.
La Bataille de Marrakech fut déclenchée par une révolte de ces tribus, menées par des chefs influents qui voyaient en Moulay Hafid un dirigeant illégitime, trop proche des puissances européennes. Les rebelles réussirent à s’emparer de la ville de Marrakech, l’une des plus importantes du royaume, forçant le Sultan à intervenir pour reprendre le contrôle.
Le siège de Marrakech dura plusieurs semaines, durant lesquelles les forces du Sultan, appuyées par des mercenaires et des troupes étrangères, tentèrent de déloger les rebelles. Les combats furent violents et causèrent de nombreuses pertes des deux côtés. Finalement, Moulay Hafid parvint à reprendre Marrakech, consolidant ainsi son pouvoir, mais au prix d’une répression sévère et d’un affaiblissement général du royaume.
Les conséquences de la Bataille de Marrakech furent profondes. Bien que Moulay Hafid ait réussi à rétablir son autorité, cette victoire fut de courte durée. En 1912, le Maroc signa le traité de Fès, instituant le protectorat français, qui plaça le pays sous la tutelle de la France. Ce tournant historique marqua la fin effective de la souveraineté marocaine et le début d’une nouvelle ère de domination étrangère.
Pour les tribus marocaines, la défaite à Marrakech signifiait la fin de leur autonomie et la soumission à l’autorité centrale, désormais appuyée par les forces coloniales. Cet événement marqua également un changement dans la dynamique du pouvoir au Maroc, avec une centralisation accrue sous la direction du Sultan, mais à un coût élevé pour l’indépendance nationale.
La Bataille de Marrakech fut un moment décisif dans l’histoire du Maroc, marquant la fin des révoltes internes et le début du protectorat français. Elle illustre les défis auxquels le royaume faisait face dans sa quête de stabilité et d’autonomie.