L’agriculture est un secteur économique très important du Maroc. Ses performances sont conditionnées avec des variations importantes selon les années en fonction des conditions climatiques, et même celles de l’économie tout entière : le taux de croissance du pays est fortement corrélé à celui de la production agricole. L’agriculture demeure par ailleurs le premier pourvoyeur d’emplois du pays, loin devant les autres secteurs économiques, 40 % de la population active vivant de ce secteur.
La politique agricole marocaine est tournée vers l’exportation plutôt que sur l’autosuffisance, ce qui génère une forte pression sur les ressources en eau. « La situation de pénurie hydrique au Maroc est alarmante puisque ses ressources en eau sont évaluées à moins de 650 m3/habitant/an, contre 2 500 m3 en 1960, et devraient baisser en deçà de 500 m3 à l’horizon de 2030 » relève le Conseil économique social et environnemental (CESE) en appelant le gouvernement à « entreprendre des mesures urgentes ».
Il faut savoir que l’agriculture est une priorité essentielle pour ce royaume. Elle représente 20% du PIB. Pour cela, le royaume à mis en place en 2008 le Plan Maroc Vert ( PMV ).
Comment se présente la priorité agricole au Maroc ?
Après l’indépendance en 1956, le Maroc l’a placée au cœur du développement national. Il a conduit une politique agricole ambitieuse pendant près d’un demi-siècle en devant tenir compte des contraintes naturelles de son territoire et des transformations socio-économiques profondes du pays.
Fasse aux prix haussiers des denrées alimentaires, le Maroc doit y faire face car il ne faut pas oublier que l’approvisionnement alimentaire passe en partie par l’international. Le Maroc est un grand consommateur de céréales et la dépense moyenne en alimentation d’un ménage marocain représente près de 50% de ses revenus. Donc toute inflation aura un impact direct sur la consommation et la structure sociale et économique de la population du royaume Chérifien. Face à ce risque, le Maroc est très vigilant à toute variation des prix.
Depuis la crise de 2007/2008, le royaume a placé l’agriculture au rang de priorité nationale.
Compte tenu du défi alimentaire et des instabilités politiques, sa sécurité alimentaire devait passer par une combinaison habile et maîtrisée de productions locales et de compléments indispensables achetés à l’international, car on ne peut produire de tout au Maroc. En parallèle, il fallait dans le Royaume renforcer l’inclusion des populations rurales dans la croissance et combler plusieurs retards de développement qui frappaient encore les régions intérieures et agricoles
Toutes ces dynamiques se sont traduites par le lancement du Plan Maroc Vert (PMV). Cette stratégie de long terme, qui compte sur le soutien appuyé du Roi Mohammed VI, vise à moderniser l’agriculture et à développer les zones rurales. Pour ce faire, le PMV repose sur deux piliers distincts, mais complémentaires : les exploitations capitalistes et tournées vers l’export (premier pilier à haute valeur ajoutée et à vocation économique principalement) ; l’accompagnement solidaire de la petite agriculture (second pilier à vocation plus sociale). Ce plan ambitionnait trois objectifs: le doublement du PIB et du revenu agricoles, la création de 1,5 million d’emplois dans le secteur.
Au Maroc, l’agriculture représente aujourd’hui 20% du PIB et un moteur clé de la croissance, 40% de l’emploi total (80% en zones rurales) et assure un revenu direct ou indirect à 15 millions de personnes (soit plus de 40% de la population du Royaume).
Le PMV repose sur un principe directeur : le pays doit produire tout ce qui lui est possible et importer tout ce qui est nécessaire.
Le PMV a permis d’augmenter le PIB moyen dans le secteur de l’agriculture de plus de 5%. C’est une réussite qui doit perdurer et évoluer avec le secteur face aux contraintes climatiques et internationales.
L’ambition du PMV dans l’avenir est d’améliorer les revenus agricoles plus intensément, de développer une stratégie attirant et incluant plus la jeunesse et mieux développer les ruralités.
La réussite du PMV au Maroc suscite beaucoup d’intérêts pour les pays africains. Des pays comme le Gabon et le Sénégal mettent à leurs tours en place des Plans Verts.
Le Maroc s’implique beaucoup dans le continent africain:
Le pays, à la géographie africaine et qui partage des traits culturels et religieux communs avec le continent, réinvestit les enceintes du dialogue multilatéral par le retour récent dans l’Organisation de l’Unité africaine dont il était absent depuis 32 ans, et joue un rôle croissant dans le développement du continent et la résolution de ses conflits (Libye, Mali, G5 Sahel).
Les investissements d’entreprises marocaines en Afrique de l’Ouest se multiplient, mais aussi dans la Corne de l’Afrique, comme l’illustrent en Éthiopie les projets conduits par l’Office chérifien des phosphates (OCP). Il y a aussi les échanges scientifiques et universitaires, les formations techniques, les initiatives climatiques (comme la constitution de la Fondation Triple A pour faire suite à la COP22 qui s’est tenue à Marrakech fin 2016), sans oublier les banques et les chantiers logistiques qui nourrissent cette coopération entre le Maroc et de nombreux pays africains. Les questions agricoles et alimentaires constituent des enjeux incontournables dans ces dynamiques internes en Afrique.
Le Maroc est le seul pays à bénéficier, avec la Jordanie, du statut avancé dans le secteur agricole avec l’UE, et profite d’un plan d’action important.
Aujourd’hui le Maroc intensifie son investissement dans l’agriculture et continue son essor dans ce secteur.